Salaire des informaticiens au Québec: Pas mal!

Sondage annuel 2010 sur le profil des travailleurs autonomes
en technologies de l’information et des communications au Québec
Introduction
Depuis 17 ans, l’Association québécoise des informaticiennes et informaticiens indépendants (AQIII) réunit les
travailleurs autonomes et d’expérience en TIC afin de bénéficier des avantages d’un réseau solide tout en
préservant la liberté du travail indépendant. Elle regroupe plus de 1 100 travailleurs indépendants à travers le
Québec.
L’association favorise l’obtention de mandats en TI, le réseautage, le partage d’information entre informaticiens
ainsi que les économies d’échelle chez des fournisseurs ciblés.
Les travailleurs autonomes en TI sont des consultants de haut niveau, des gens d’affaires qui contribuent
activement à notre société, et l’AQIII est à leur service.
Présentation du sondage
Par son sondage annuel, l’AQIII vise une meilleure compréhension de l’industrie du travail autonome et de la
consultation en TI et de la dynamique des conditions de travail en constante évolution.
Les travailleurs autonomes conduisent leurs affaires professionnelles en tenant compte des réalités du marché.
Or, ces réalités conditionnent fortement la façon de faire des affaires, mais en même temps sont très
changeantes, particulièrement avec la dernière année difficile qu’a connue le milieu de la consultation. Dans ce
contexte de constante évolution, la tenue d’un sondage annuel apparaît d’autant plus pertinente.
Ce document présente donc les principaux résultats du sondage réalisé, via Internet, auprès de nos membres
entre le 27 mai 2010 au 25 juin 2010.
303 personnes, tous des travailleurs autonomes œuvrant dans le domaine des technologies de l’information et
des communications au Québec, ont répondu à notre sondage annuel 2010. Ce taux de participation record
représente 27% des membres de l’AQIII.
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PROFESSION DES REPONDANTS
Les travailleurs autonomes dans le domaine des technologies de l’information
et des communications œuvrent souvent de manière isolée et leur profil sont
très variés. Divers domaines d’affaires sont présents :
Administrateur de base de données
Administrateur de systèmes
Analyste (d’affaires, de processus, en assurance qualité / tests, fonctionnel ou
en sécurité)
Analyste programmeur
Architecte (d’affaires, de contenus, d’entreprise, intégrateur, de réseaux, en sécurité, de systèmes ou
technologique)
Concepteur technique
Conseiller (en exploitation et entretien, en implantation, en infrastructure, en méthodologie ou conseiller
stratégique)
Directeur développement des affaires
Ergonome d’interfaces
Formateur / coach
Gestion de projet – Chargé de projet / Contrôleur de projet (« PCO ») / Coordonnateur de projets / Directeur de
programme / Directeur de projet / Gestionnaire de bureau de projet (« PMO »)
Gestion – Directeur TI
Gestionnaire de contenus
Infographiste
Intégrateur
Programmeur / développeur
Rédacteur technique
Soutien technique
Parmi les membres de l’AQIII, les profils les présents sont respectivement : chargé de projet,
programmeur/développeur, formateur/coach, concepteur technique, analyste fonctionnel, analyste
programmeur.
Combien avez-vous d’années d’expérience dans votre principale expertise en TI ?
Choix de réponse
Pourcentage
0-5 ans
6 %
6-10 ans
25 %
11-15 ans
31 %
16-20 ans
20 %
21-25 ans
10 %
26 ans et plus
8 %
Les travailleurs autonomes sont des travailleurs expérimentés, sur le marché depuis quelques années.
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UN MARCHE DU TRAVAIL AUTONOME EN CONSTANTE EVOLUTION
Plusieurs questions du sondage visaient à connaître les conditions de travail des travailleurs autonomes des
technologies de l’information et des communications. Les données recueillies rejoignent d’ailleurs le pronostic
de l’enquête réalisée en 2009 par TECHNOCompétences et l’AQIII1.
Quel était la durée de votre dernier contrat ? (en nombre de mois) :
Les travailleurs autonomes demeurent en moyenne neuf mois en contrat chez un même client.
1 Enquête sur les travailleurs autonomes dans les technologies de l’information et des communications : État de la question
et pistes d’action. Janvier 2009. http://www.technocompetences.qc.ca/files/Travailleurs%20autonomes.pdf
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Combien de contrats avez-vous obtenu durant la dernière année ?
Avec un intermédiaire Avec un client direct
Je n’ai obtenu aucun contrat cette
année.
58 158
1 contrat 152 76
2 contrats 64 32
3 contrats 17 22
4 contrats et plus 12 15
Cela explique que 228 répondants (75 %) aient affirmé avoir réalisé un seul mandat au cours de la dernière
année, par rapport à 70 % l’an dernier.
Les firmes intermédiaires (firmes de placement et de consultation) sont de plus en plus présentes sur le marché
de la sous-traitance, et cela se répercute par le nombre de contractuels qui obtiennent des mandats de manière
indirecte.
S’agissait-il d’un contrat…
Les trois quart des répondants (74%) ont travaillé sur leur mandat à temps plein. Ce chiffre regroupe les mandats
obtenus par le biais de firmes de placement ou directement avec les clients.
Ainsi, la grande majorité des travailleurs autonomes œuvrent à peu de mandats à la fois, ce qui est selon nous
fortement corrélé avec les mandats de plus en plus complexes que l’on retrouve sur le marché ainsi que les
exigences des clients.
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Vos contrats durant la dernière année étaient-ils tous situés dans votre région de résidence ?
Demande pour les consultants en chute
Avec la dernière année de récession, la demande pour les services de contractuels en informatique a chuté, de
manière plus ou moins importante selon les secteurs d’activités et les régions, avec plus de gens en recherche de
mandats et par conséquent une baisse des prix parmi les fournisseurs de services.
C’est pourquoi l’AQIII considère qu’il ne faut jamais négliger l’importance du réseautage, même lorsque nous
travaillons sur un mandat à temps plein. Il s’agit d’une recherche continuelle.
La situation économique a forcément eu un impact sur le nombre de travailleurs autonomes qui ont été forcés
de se dénicher des mandats à l’extérieur de leur zone de résidence durant la dernière année, établi à 19 %. C’est
un répondant sur 5 !
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LA RÉMUNÉRATION DU TRAVAILLEUR AUTONOME EN TIC
La rémunération, au-delà des chiffres : Explications importantes
Une rémunération par salaire et par taux horaire ne pourrait être comparée.
Lorsque vient le temps de fixer sa rémunération, le travailleur autonome en technologies de l’information doit
tenir compte de différents facteurs, tels que l’absence d’avantages sociaux et d’accès aux programmes
gouvernementaux (vacances payées, congés fériés, journées maladies, compte de dépenses, formation, régime
de retraite, bonis, assurances, chômage).
À noter que toutes les dépenses d’exploitation de l’entreprise doivent être réduites de ce revenu, tels que les
frais de comptable, de services d’avocats, de marketing, de cotisation à des associations ou ordres, l’équipement
informatique, les frais de bureau, de formation, les assurances, les frais d’emprunts s’il y a lieu, etc.
De plus, le travailleur autonome est sans cesse sujet à un risque financier dû à l’inter-mandat, ainsi qu’aux
exigences d’affaires reliées à la recherche de contrats, au développement d’un réseau de contacts ainsi qu’aux
tâches administratives et comptables.
Finalement, les revenus gagnés reflètent uniquement la portion de temps facturé au client.
Les taux horaires diffèrent également selon la nature de la relation contractuelle, c’est-à-dire selon que le
travailleur autonome obtient son mandat via un client direct ou via une firme intermédiaire (c’est-à-dire par
l’intermédiaire d’une firme de consultation ou de placement). Une firme intermédiaire chargera ensuite ellemême
un supplément au client final représentant environ 20 à 40% des honoraires du consultant.
Tendance des tarifs :
Les travailleurs autonomes conduisent leurs affaires en tenant compte de la réalité du marché. Mais le marché
est très changeant et conditionne fortement les honoraires des consultants.
Avec la dernière année de récession économique, la demande pour les services de contractuels en informatique
a chuté, de manière plus ou moins importante selon les secteurs d’activités, avec plus de gens en recherche de
mandats et par conséquent une baisse des prix parmi les fournisseurs de services.
Un certain nombre ont même effectué des mandats en-dehors de leur région de résidence.
Il semble bien que la crise se résorbe et que la tendance des tarifs reviendra selon nous tranquillement au même
niveau qu’auparavant.
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Quel a été votre taux horaire pour votre dernier contrat ?2
Le taux horaire moyen est de 86$ de l’heure, mais ce chiffre variera grandement selon les situations, le
consultant et le mandat. Les données de l’étude de 2009 faisaient état d’un taux horaire moyen variant entre 70
et 89 dollars l’heure, ce qui rend toute comparaison difficile entre les deux documents. La rémunération
indiquée par les répondants en 2010 varie de 40$ de l’heure à 200$ de l’heure.
Plusieurs facteurs vont influencer le taux horaire dont : la situation du marché, le candidat lui-même, son
expertise, son expérience, sa localisation, la nature du mandat, s’il obtient le contrat directement du client ou via
une firme intermédiaire qui touchera une partie de sa rémunération et finalement la durée du mandat.
À noter que le taux horaire moyen se situait entre 70 et 89$ de l’heure dans le cadre de notre sondage annuel
2009.
2 262 répondants ont accepté de répondre à cette question. Les autres répondants ont préférer s’abstenir ou encore, n’ont
obtenu aucun mandat durant la dernière année.
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Voici un aperçu3 des taux horaires moyens par expertise :
Principale expertise
Taux horaire moyen
(2010)
Analyste-programmeur De 60 $ à 69 $
Analyste De 70 $ à 79 $
Intelligence d’affaires De 70 $ à 89 $
Administrateur de système De 80 $ à 89 $
Architecte De 80 $ à 89 $
Entrepôt de données De 80 $ à 89 $
Administrateur de base de données De 80 $ à 99 $
Continuité & Sécurité De 90 $ à 99 $
Gestion de projet De 90 $ à 99 $
Procédures / Implantation De 90 $ à 99 $
Quel est votre chiffre d’affaires annuel brut ?
Le niveau médian du chiffre d’affaires des travailleurs autonomes dépasse 100 000$ par année. 27% des
répondants gagnent un revenu supérieur à 160 000$, ce qui en fait de hauts salariés.
3 Seuls les expertises regroupant au minimum une quinzaine de spécialistes ont été retenus pour l’élaboration de ce
tableau.
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Indiquez la durée annuelle de vos vacances (en semaines).
Durée des vacances Pourcentage des répondants
Moins de 2 semaines 10 %
3 semaines 15 %
4 semaines 33 %
5 semaines 17 %
6 semaines 15 %
7 semaines 3 %
8 semaines 5 %
9 semaines et plus 2 %
La majorité prend quatre semaines de vacances… à leurs frais bien sûr!
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LES HABITUDES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES
Méthodes employées pour la recherche de mandats
La recherche de mandats est une priorité pour le travailleur autonome qui en tire sa source de revenu. À ce titre,
le réseautage s’avère la méthode privilégiée lors de la recherche de mandats, suivent ensuite les services offerts
par l’AQIII (affichage d’offres de mandats, liste mensuelle de membres disponibles, visibilité via le répertoire des
membres sur le site Web).
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LA FORMATION CONTINUE
Quel type de formation avez-vous suivi Combien avez-vous dépensé cette année pour
durant la dernière année ? votre formation ?
Les cours privés et le e-Learning sont les méthodes de formation les plus populaires, quoiqu’une majorité de
répondants ne suivent aucune formation traditionnelle.
Il y a aussi l’Internet, grâce auquel les travailleurs autonomes sont en mesure d’acquérir des compétences en
lisant de l’information qui ne coûte absolument rien. Les lectures et les recherches sur l’Internet ne sont pas
comptabilités dans les moyens de formation nommés ci-haut, qui représentent toutefois selon nous le moyen le
plus utilisé par les travailleurs autonomes afin de maintenir à jour leurs connaissances.
L’apprentissage par osmose, via un transfert des connaissances à travers la réalisation de différents mandats, est
une valeur ajoutée importante des travailleurs autonomes.
De plus, le sondage ne prenait pas en compte l’apprentissage effectué individuellement à travers de
l’expérimentation de nouveaux logiciels et technologies.
Une majorité des répondants ont affirmé avoir dépensé moins de 500$ par année dans leur formation continue.
Soulignons qu’en période de situation économique précaire, les consultants ont moins de mandats, ce qui
signifie qu’ils ont également moins de revenus et donc moins d’argent pour se payer des formations. C’est un
cercle vicieux. Mais les travailleurs autonomes ne doivent jamais oublier qu’ils sont également des
entrepreneurs qui doivent à la fois gérer leur carrière et leur entreprise.
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EN CONCLUSION
Le pire est passé
Après une dure année, nous croyons que le pire est passé pour les consultants des TIC. « La première chose que
les entreprises font lorsque l’incertitude économique s’installe est de supprimer les postes de consultants, ce qui
accentue l’importance de posséder un bon réseau de contacts. », affirme André Goulet, le président sortant de
l’AQIII.
Selon André Goulet, « 2011 sera l’année de la reprise pour les travailleurs autonomes des TIC. Les entreprises
ont majoritairement choisi de reporter le lancement de vastes chantiers technologiques depuis la fin 2008 en
raison de l’incertitude économique. De gros investissements pourraient être réalisés l’an prochain, ce qui
profitera avant tout aux consultants ‘senior’, soit ceux qui possèdent de nombreuses années d’expérience. »
Les marchés de Montréal et de Québec seront évidemment les principaux moteurs de cette reprise.

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